L’amour de soi
Depuis mon plus jeune âge, mon estime de moi était bâtie sur mon image physique. Ma beauté était mon passe-partout. Jeune adolescent, j’avais toute l’attention désirée. Grâce à mon charisme, personne ne me refusait son amitié. J’étais populaire, tout était basé sur l’égo et l’image. Aujourd’hui, je réalise à quel point je pouvais parfois être arrogant envers les autres et centré sur moi-même. Je me croyais tout permis parce que l’on me permettait pratiquement tout. J’ai blessé plusieurs personnes en me croyant supérieur à eux et je demande pardon.
Je m’identifiais beaucoup avec mon apparence physique. J’avais construit en elle toute ma confiance. C’est d’ailleurs pourquoi la maladie a été si difficile à accepter, j’avais vraiment l’impression de tout perdre en devenant handicapé.
Il est très tentant pour quiconque vivant avec la maladie de s’identifier à celle-ci.
Toute l’attention est dirigée sur nous et nos bobos.
Avant ma première opération à la hanche gauche, je me déplaçais à l’aide de béquilles canadiennes.
Partout où j’entrais, on m’ouvrait les portes. Au restaurant et à la banque, je ne faisais pas la file. À l’épicerie, on m’offrait toujours de transporter mes sacs.
Après un remplacement de la hanche et quelques mois de physiothérapie, j’ai pu marcher à nouveau.
Au début, avec une canne, mais rapidement, et pour la première fois depuis plusieurs années, je me déplaçais les mains libres.
Soudainement, j’étais devenu invisible. J’étais redevenu comme tout le monde, je n’étais plus spécial.
J’ai réalisé que j’étais très attaché à toute cette attention dirigée vers moi et que j’en tirais plusieurs avantages.
Encore aujourd’hui, quand je me déplace à l’aide de mon fauteuil, je ressens l’attention dirigée vers moi.
Aujourd’hui, je sais très bien faire la différence entre recevoir et accepter l’aide dont j’ai besoin et la complaisance.
J’ai longtemps cru que pour être heureux, je devais être mince, musclé et à la dernière mode.
J’étais encore loin de comprendre que ma beauté et mon pouvoir résidaient à l’intérieur et que l’apparence physique est illusoire et éphémère.
Notre corps est un véhicule absolument incroyable et indispensable pendant notre courte incarnation sur cette planète et nous devons en prendre grand soin et le respecter en s’alimentant sainement et en restant actif. Il ne faut cependant surtout pas tomber dans le piège dans lequel nous nous identifions seulement au physique.
Notre corps est seulement une partie de notre être vivant, nous sommes des êtres célestes avant tout, nous faisons un avec tous et chacun, avec l’univers tout entier.
Le corps est temporaire et fragile, notre âme, elle, est éternelle.
Pourquoi autant de gens ont recours à la chirurgie plastique ? Pourquoi avoir si peur de vieillir et d’avoir des rides, de perdre des cheveux ou d’avoir des kilos en trop ? Pourquoi se sentir menacé par autrui ? Pourquoi avoir ce besoin de paraître fort et inébranlable ? C’est parce que nous ne nous aimons pas dans notre totalité. La clé est d’apprendre à vraiment s’aimer et s’accepter, que l’on soit gros, mince, grand, petit, noir ou blanc. Aimer chaque partie de son corps, chaque membre, chaque organe, chaque cellule. Apprendre à s’accepter complètement.
Tout à changer pour moi le jour où j’ai enfin compris que pour m’aimer complètement, je devais avant tout aimer ma maladie et tous mes handicaps, réaliser que la maladie faisait ENTIÈREMENT partie de moi!
Le corps peut devenir une prison quand tout est dans l’apparence physique et matérielle. Parce que le physique ne satisfera jamais l’égo, il nous faut donc trouver autre chose pour combler le manque. Cette peur d’être différent et jugé par les autres existe par manque d’amour envers soi-même.
Nous ajoutons des accessoires à notre corps physique pour mieux paraître, pour ajouter à notre beauté, pour tenter de masquer notre âge et nos défauts.
Avec le recul, je réalise que, pendant des décennies, je ne m’aimais pas vraiment.
Jamais je n’aurais été capable d’affirmer que je m’aimais.
Aujourd’hui, malgré toutes les années de souffrance reliée à l’arthrite rhumatoïde et aux handicaps, malgré l’amyloïdose au cœur, cette épée de Damoclès qui menace d’emporter ma vie à chaque instant, je n’échangerais pas ma vie avec personne, PERSONNE !
J’ai appris à me connaître, ou plutôt, j’ai fait ma rencontre à travers la maladie.
J’aime qui je suis, je m’aime entièrement.
Nous devons apprendre à aimer notre corps pour ce qu’il est vraiment, des milliards de cellules et d’atomes en parfaite harmonie avec l’univers, qui vibrent à l’unisson.
Nous devons nous rappeler que nous sommes des êtres divins, des poussières d’étoiles.
De la conception à notre naissance, chaque instant de notre vie est un miracle, et ça, jusqu’à la mort où la magie se poursuit dans une autre dimension, car tout est parfait!
Nous sommes dieu et déesse.
Tout, absolument tout, commence par nous, par l’amour de soi.
Que ça soit pour sauver les ressources naturelles de la planète, pour éliminer les guerres et la famine dans ce monde, ou pour guérir!
Tout commence par l’amour de soi!
août 14, 2013 à 10:32
C’est super, Merci
Cela me rappelle un truc que Amma nous avais donné pour développer de la compassion envers tous. Elle racontait que nous avons tous cette élan pour aider la personne handicapé , nous sommes ému, touché et développons de la compassion envers ces êtres. Mais si nous voyions les handicaps intérieurs que chacun porte (égocentrique, arrogance, méchanceté, problème d’estime etc…) nous pourrions de la même manière développer de la compassion pour tous…On est vraiment tous dans le même bateau.
août 15, 2013 à 8:14
Merci Pierre,
J’aime beaucoup l’idée de voir nos handicaps intérieurs que chacun porte en nous pour développer de la compassion.
We are one.
août 15, 2013 à 10:53
Vraiment bien dit. c’est mon expérience aussi. Nous avons tous des handicaps et d’en prendre conscience, au moins de connaitre et reconnaître nos limites quand on ne peut pas les aimer comme Steve nous en apprend l’importance nous aide tellement de mieux vivre avec soi même.
août 15, 2013 à 11:01
Superbe partage auquel je m’identifie bcp ce n’est pas facile de s’avouer et reconnaître nos limites et en le faisant j’ai l’impression que cette simple acte aide à me dépasser. Merci Steve d’être toi et de te partager; moi tu es un être naturellement charismatique, doué et super aimable (dans le sens : loveable!) quoi que soit ton habit ou ton extérieur.
août 15, 2013 à 2:23
Merci Marie-Noelle,
Merci de me lire et merci aussi pour tes mots qui m’encourage à continuer de partager.
À bientôt
Be Happy…Love
Steve
août 16, 2013 à 10:20
MERCI Steve pour ton histoire de vie si inspirante ! J’apprends aussi à faire face à mes limitations physique qui me rendent plus humaine…Quand à la partie Divine en Moi, elle m’aide à accueillir de plus en plus, elle connaît mon parcours, à moi de lui rendre toute ma Gratitude pour les dépassements à faire pour les obstacles qu’elle place sur mon chemin. Tu es un Être Divin, un Homme Lumineux avec un Si Beau Sourire ! Tu inspire la VIE !…Merci pour ton inspiration !
août 21, 2013 à 5:00
Merci à Steve pour ce témoignage de vie, si simple et si bien écrit qu’on dirait qu’il parle pour nous tous, êtres humains.
Oui, nous sommes en Vie pour l’Amour ! L’amour de soi et celui des autres est le même. Quand nous nous aimons en tant qu’être vivant, nous aimons l’Humanité. L’Humanité est une seule entité dont nous faisons partie ; nous sommes un des « atomes » qui la composent et, à ce titre, l’amour de soi, qui est compassion, devient l’amour pour tous nos Frères et Soeurs en humanité.
Tes peines deviennent les miennes, ainsi que ta joie, ton espérance, ta gratitude … notre fraternité est sans limite à travers le monde.
Et s’il nous faut une épreuve (bien que l’on puisse faire sans !) pour concevoir et vivre dans cet esprit-là, alors je dis merci à cette épreuve de souffrance pour me permettre de passer dans cette dimension qui apporte le Bonheur inconditionnel et l’amour de l’autre comme de nous-même.
Bonne route Steve ! Bonne route à tous et à toutes ! Que la Joie soit avec vous !
Isabelle